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L'atelier
27 novembre 2009

Luis Porquet

«De choses et d'autres», est le titre générique par lequel Jacques Asserin

'désigne la série de sept œuvres qu'il expose en ce moment à la Média-

thèque Boris Vian de Louviers. Cette expression qui, en général, renvoie à

une conversation pratiquée à bâtons rompus, nous éclaire en fait sur l'inten-

tion de l'auteur. L'artiste nous y livre une clé de lecture. Dans le travail

actuel d'Asserin, le sujet en effet disparaît au profit d'une sensation

diffuse, d'un climat difficile à cerner par des mots. «De choses et d'autres»,

comme Asserin le souligne, indique «la nonchalance du moment de la prise

de vue et la diversité des motifs».

S'il part de la pratique photographique, Asserin n'en demeure pas

moins un peintre dont le souci d'application paraît parfois relever de la

gageure tant la chose représentée peine à dire ce qu'elle est. Le sujet,

objet de tant de controverses, est cette fois pratiquement aboli.

Bien que peintes à la main, les œuvres montrées n'en sont pas moins la

reproduction au plus près d'un détail parfois infime issu d'une photogra-

phie. «Images», je n'ai pas trouvé d'autre mot pour les désigner,

commente Asserin. J'utilise parfois le terme «portrait d'image». Etranges

fenêtres que ces tableaux ou le flou lui-même devient singulièrement artis-

tique, produisant un effet quasiment indéfinissable. Le peintre, comme il

l'écrit, explore l'image à la loupe, jusqu'à l'apparition du signe porteur

du «je ne sais quoi».

Partant de l'observation méticuleuse de son cliché photographique, il s'oblige,

explique-t-il, à un maximum d'impartialité : «A travers ces traces homéopathiques,

c'est le partage de l'essentiel d’un moment que je recherche »il s’agit donc bien

d’un vécu, d’une sensation que cristallise un détail à peine observable.

ces sept toiles de grand format créent, il est vrai, un climat très particulier.

Minimalistes à l'extrême, elles rendent compte d'ambiances lumineuses

extrêmement nuancées en dépit de leur aspect monochrome. Est-on à la

naissance du jour ? A la tombée de la nuit ? La question n'a guère d'importance.

On se sent comme au seuil d'un moment essentiel qui n'ose pas dire ce qu'il sera.

une rencontre ou un rêve éveillé peut-être ?

  LUIS PORQUET. 10-12 2008

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